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Les Cris, la suite

Les Cris, la suite

Le blog du journal du lycée Jean Vilar VLA


Ukraine : la guerre froide 2.0

Publié par Les Cris, la suite sur 21 Janvier 2015, 09:44am

Catégories : #Le monde d'aujourd'hui

Alors que la situation dans l'Est de l'Ukraine est toujours plus confuse, Les Cris reviennent sur les facteurs d'un conflit qui a pris de l'ampleur depuis plus d'un an

Pendant les deux premières semaines de février 2014, la Russie a été le centre du monde mettant les États-Unis sur le banc de touche. Toute l'attention des médias et des citoyens du « monde libre » était en direction des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi. Et la Russie a commencé fort en dévoilant une dépense de 50 milliards de dollars (36 milliards d’euros) plaçant ses Jeux en tête des plus chers de l'Histoire devançant ainsi ceux de Beijing en 2008. Dès la révélation de ces dépenses astronomiques, le président américain s'est empressé de répondre que, lorsque les Jeux Olympiques seront organisés aux États-Unis, les Etats-Unis n’auront pas besoin de dépenser une telle somme. Les journalistes du monde entier n'ont pu s'empêcher de reprendre cette réponse hâtive de Barack OBAMA pour tenter de raviver les flammes éteintes de la guerre froide. Pour les journalistes, une « guerre froide 2.0 » est en train de se mettre en place.

En plus des jeux olympiques, l’État américain surveille de près les manifestations qui secouent l’Ukraine depuis novembre 2013, en particulier sur la place de l'indépendance, la place Maidan, dans la capitale Kiev. Ces soulèvements sont relancés en février 2014 suite à un refus du président ukrainien, alors en fonction, Viktor IANOUKOVITCH, de conclure un accord commercial avec l'Union Européenne. Il préfère « relancer un dialogue actif avec Moscou ». Cette déclaration donne lieu à de nombreuses manifestations de la part des pro-européens ukrainiens mais aussi de groupes ultra-nationalistes, le parti nazi ukrainien « Svoboda » notamment, à la fois hostiles à la Russie et à l’UE. La répression menée par les autorités ukrainiennes fait une centaine de victimes civiles et entraîne la destitution du président IANOUKOVITCH le 22 février 2013. Ce dernier se réfugie alors en Russie sous la protection de POUTINE. Afin de rétablir l'ordre, le président russe envoie des milliers de soldats russes en Crimée, une péninsule ukrainienne sur la Mer Noire majoritairement russophone (cf la carte : la division ethnique et linguistique de l'Ukraine)..

Bien entendu, il est légitime de se demander pourquoi POUTINE s'occupe tant de la situation Ukrainienne ? Plusieurs éléments sont à notre disposition pour répondre à cette question. Tout d'abord, le « Tsar » Vladimir cherche à redorer son blason auprès de ses sujets en attisant le nationalisme russe. En Ukraine, on trouve également une partie de la population favorable à une politique russe par les Russes, notamment dans la partie Est du pays. Mais, il semble qu’une raison importante réside dans le fait que le chef d’État russe veut créer un nouvel « empire » qu'il a appelé « l'union eurasiatique » sous l’égide de la Russie (à l’image de l’Ex-URSS). À ce jour, seulement deux pays ont rejoint l'alliance : le Belarus et le Kazakhstan.

Le président IANOUKOVITCH allait rejoindre l'alliance sans le consentement de ses citoyens, c'est la cause principale de la relance des émeutes de Kiev et dans d’autres villes d’Ukraine et de l'intervention des forces armées russes en Crimée dès le 28 février. Cette péninsule sur la Mer Noire est tout à fait importante concernant la géostratégie russe. Elle permet à la Russie d’avoir un accès aux « mers chaudes » (La Méditerranée) via sa base militaire de Sébastopol.

Suite à l'arrivée de l'armée russe sur le territoire ukrainien, le monde entier est consterné. OBAMA demande à la Russie de retirer ses forces armées sous peines de lourdes conséquences mais POUTINE fait la sourde oreille. Il feint l'indifférence et laisse ses troupes sur place. Les pays du G7 annoncent qu’ils suspendent leur participation au sommet du G8, qui aura lieu en juin à Sotchi, tant que les forces armées russes demeurent en Crimée.

Le 9 mars, la chancelière allemande, Angela MERKEL, engage une conférence téléphonique entre la Russie, la France, l'Allemagne et les États-Unis afin de débattre de la situation. Mais, le 16 mars 2014, les autorités de la République autonome de Crimée organisent (en 10 jours) un référendum pour un éventuel rattachement de la Crimée à la Russie. Celui-ci est approuvé par 96.6 % des électeurs, ce qui conduit le gouvernement de Crimée à proclamer son indépendance et demander son rattachement à la Russie.

Dans son discours du 18 mars sur l’intégration de la Crimée dans la Fédération de Russie, Vladimir Poutine affirme, en parlant des Etats-Unis d’Amérique et de leurs alliés occidentaux, « qu’Ils agissent à leur guise : ici et là, ils utilisent la force contre des États souverains, créant des coalitions sur la base du principe « Si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous » ». Le 24 mars, Obama déclare à des journalistes européens que l’OTAN, l’alliance militaire sous commandement américain créée en 1955 en pleine guerre froide, « reste l'alliance la plus forte et la plus efficace de l'histoire de l'humanité ». On entrevoit également une opposition entre la 1ère puissance économique et militaire mondiale (les Etats-Unis) face à ce qu’Obama qualifie le 25 mars 2014, à la veille d’un sommet Europe-Etats-Unis, de « puissance régionale » (la Russie) qui menace ses voisins.

On retrouve une guerre des mots, une confrontation propre à la guerre froide avec pour enjeu l’Ukraine. L’Ukraine traversée, comme son territoire par les gazoducs (cf : la carte ci-dessous), par des courants de pensée contradictoires, tiraillée entre Europe et Russie. Entre les deux grands, les Etats-Unis et la Russie, il y a de l’eau dans le gaz.

Tamby R. (Article publié dans Les Cris n°7, p. 4)

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